7.8 C
London
Thursday, December 4, 2025

Le Royaume-Uni envisage d’interdire les dons en cryptomonnaies aux partis politiques

PoliticsLe Royaume-Uni envisage d’interdire les dons en cryptomonnaies aux partis politiques

LONDRES — Le gouvernement britannique envisage d’interdire les dons en cryptomonnaies aux partis politiques, ce qui pourrait sonner l’alerte chez Reform UK et son chief Nigel Farage.

En pleine ascension dans les sondages au Royaume-Uni, ce parti populiste a ouvert la porte aux actifs numériques pour les dons au printemps dernier, dans le cadre de la “révolution crypto” qu’il promet pour le Royaume-Uni. Et il en a même déjà accepté.

Aucune mesure contre ce procédé ne determine dans le doc décrivant les contours du prochain projet de loi du gouvernement britannique sur les élections (ou Elections Invoice), présenté comme un plan visant à renforcer la démocratie du pays. Mais les responsables publiques envisagent désormais d’interdire l’utilization des cryptomonnaies dans le financement des responsables politiques, selon trois personnes au fait des discussions récentes sur ce projet de loi.

Le gouvernement n’a pas démenti qu’une telle mesure était à l’étude, et s’est contenté d’indiquer qu’il “donnerait plus de détails dans [s]on Elections Invoice”.

Cette année, Reform UK est devenu le premier parti politique britannique à accepter des dons en cryptomonnaie. Nigel Farage a indiqué à Reuters en octobre que sa formation avait reçu “quelques” dons sous forme de cryptoactifs après que la Fee électorale — qui réglemente les dons aux partis politiques — a confirmé qu’elle avait été informée du premier don en cryptomonnaie.

Reform UK a mis en place sa propre plateforme pour les dons en cryptomonnaies et a promis des contrôles “renforcés” pour éviter tout abus.

Reform UK a mis en place sa propre plateforme pour les dons en cryptomonnaies et a promis des contrôles “renforcés” pour éviter tout abus. | Dan Kitwood/Getty Photos

Nigel Farage, qui détient des cryptoactifs de lengthy terme, s’est présenté au secteur britannique des cryptos comme leur “seul espoir”. Il cherche ainsi à imiter son allié de longue date, le président américain Donald Trump, qui a largement adhéré aux monnaies numériques. Nigel Farage a souligné qu’il soutenait publiquement la filière depuis “bien avant Trump”.

Difficile à tracer

Le plan preliminary de l’exécutif pour son Elections Invoice comprend une série de mesures allant de l’instauration du droit de vote à 16 ans au renforcement des pouvoirs de la Fee électorale. Aucune mesure ne determine contre les dons en cryptomonnaies, mais le gouvernement, dirigé par les travaillistes — qui sont loin derrière Reform UK dans les sondages —, est sous pression pour instaurer une interdiction.

Parmi ceux qui ont suggéré un durcissement figurent le ministre Pat McFadden, le président du comité spécial des affaires économiques et du commerce à la Chambre des communes, Liam Byrne, et le président du groupe parlementaire transpartisan sur la lutte contre la corruption et l’équité fiscale, Phil Brickell.

Les consultants en transparence ont alerté qu’il pouvait être difficile de tracer l’origine des dons en cryptomonnaies. Cela fait craindre que les dons venus de l’étranger aux partis politiques et aux candidats — interdits dans presque tous les cas de determine par la loi au Royaume-Uni —, ainsi que les bénéfices tirés d’activités criminelles et les opérations de blanchiment d’argent puissent passer à travers les mailles du filet.

Le projet de loi électorale des travaillistes devrait également imposer de nouvelles règles aux partis politiques et à leurs donateurs. Il devrait prévoir un durcissement sur les dons provenant de sociétés-écrans et d’associations non déclarées, et pourrait obliger les partis à enregistrer et à conserver une évaluation des risques liés aux dons susceptibles de présenter un risque d’ingérence étrangère.

Les cryptomonnaies sont un nouveau champ de bataille en matière d’ingérence étrangère. Les providers de renseignement russes adoptent de plus en plus les monnaies numériques pour échapper aux sanctions et financer des actions de déstabilisation — comme lors des élections en Moldavie — depuis que Moscou a été coupé du système bancaire mondial à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

La query de l’intervention du Kremlin dans la politique britannique a refait floor ces derniers mois après que Nathan Gill — ancien chef de Reform au Pays de Galles et ex-député européen du Brexit Get together de Nigel Farage — a été condamné à dix ans et demi de jail le mois dernier parce qu’il a été rémunéré pour faire des déclarations prorusses au Parlement européen.

Nigel Farage a pris ses distances avec Nathan Gill, décrivant l’ancien député européen comme une “pomme pourrie” qui l’avait trahi.

Cela n’a pas empêchait le Parti travailliste de passer à l’offensive : le Premier ministre Keir Starmer demandant à Nigel Farage de lancer une enquête interne sur les activités de Nathan Gill.

Selon un porte-parole du ministère du Logement, des Communautés et des Collectivités locales, qui est responsable du projet de loi : “Le système de financement politique dont nous avons hérité a rendu notre démocratie vulnérable aux ingérences étrangères.”

“Nos nouvelles règles strictes en matière de dons en politique, telles que définies dans notre stratégie électorale, protégeront les élections au Royaume-Uni tout en veillant à ce que les partis puissent continuer à se financer.”

Cet article a d’abord été publié par POLITICO en anglais, puis a été édité en français par Jean-Christophe Catalon.

Check out our other content

Most Popular Articles