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Monday, July 28, 2025

L’accord business de l’UE avec les Etats-Unis est une “soumission” à Donald Trump, selon François Bayrou

PoliticsL’accord business de l’UE avec les Etats-Unis est une “soumission” à Donald Trump, selon François Bayrou

PARIS — Les autorités françaises sont furieuses de l’accord business conclu dimanche entre les Etats-Unis et l’Union européenne.

Lundi, le Premier ministre François Bayrou a pris la tête d’un défilé de critiques virulentes contre l’accord, émanant de l’ensemble de l’échiquier politique français, dont beaucoup ont exhorté Bruxelles à brandir la menace de représailles pour obtenir de meilleures situations.

“C’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission”, a écrit François Bayrou sur X.

Plusieurs ministres ont fait valoir que la présidente de la Fee européenne, Ursula von der Leyen, et son équipe de négociateurs n’ont pas réussi à exploiter correctement l’énorme marché distinctive de l’UE et ont fait des courbettes au président des États-Unis, Donald Trump. Même s’ils concèdent qu’il fallait obtenir une certaine stabilité en imposant des droits de douane de 15% sur la plupart des importations de l’UE pour écarter la menace de droits de douane deux fois plus importants devant entrer en vigueur le 1er août.

“Soyons lucides: l’état de fait n’est pas satisfaisant et ne peut pas être sturdy”, a prévenu le ministre de l’Europe, Benjamin Haddad, sur X.

Le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a déclaré sur France Inter qu’il ne souhaitait pas que le gouvernement “s’arrête à ce que qui s’est passé hier, ce serait effectivement assumer que l’Europe n’est pas une puissance économique”.

“Cet accord n’est pas équilibré et donc il va nous falloir continuer à travailler”, a-t-il ajouté.

Les deux ministres ont déclaré que Bruxelles devait brandir la menace de l’instrument anti-coercition, qui permettrait à l’UE de restreindre l’accès des entreprises américaines aux marchés publics, aux investissements directs étrangers et aux marchés financiers de l’UE, afin d’obtenir de meilleures situations.

Le président français Emmanuel Macron est, depuis lundi matin, remarquablement silencieux. Le chancelier allemand Friedrich Merz et la Première ministre italienne Giorgia Meloni ont quant à eux rapidement salué l’accord.

Marine Le Pen, patronne du Rassemblement nationwide, a qualifié l’accord de “fiasco politique, économique et ethical” qui montre que la souveraineté nationale est écrasée “sous le poids de la bureaucratie bruxelloise”.

Si les commentaires de cette eurosceptique de longue date n’étaient pas surprenants, leur accueil dans certains cercles l’est moins.

“Ça me tue de le dire, mais elle a raison”, a déclaré un haut-fonctionnaire à Bercy, qui parle de manière anonyme pour s’exprimer librement.

Alexandre Léchenet a contribué à cet article. Il a d’abord été publié par POLITICO en anglais et a été édité en français par Alexandre Léchenet.

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