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Thursday, October 30, 2025

Les géants de la tech mettent le paquet pour leur lobbying à Bruxelles

PoliticsLes géants de la tech mettent le paquet pour leur lobbying à Bruxelles

BRUXELLES — Les entreprises de la tech dépensent plus que jamais pour faire du lobbying auprès de l’Union européenne, selon une nouvelle étude, à un second où elles s’opposent toujours plus à la réglementation européenne en matière de numérique.

Les 733 groupes du secteur du numérique enregistrés à Bruxelles dépensent désormais 151 tens of millions d’euros annuels pour défendre leurs intérêts, contre 113 tens of millions il y a deux ans, selon une étude réalisée par deux ONG à partir des informations communiquées au registre de transparence de l’UE.

Cette hausse intervient alors que la filière s’attaque à des textes européens, tels que le règlement sur les marchés numériques (DMA) et celui sur les companies numériques (DSA) — considérés par l’administration Trump comme discriminatoires envers les entreprises américaines —, et que la Fee européenne se prépare à un effort massif pour assouplir ses règles en matière de numérique.

Les dépenses de lobbying sont concentrées entre les mains des géants de la tech, principalement américains, selon l’étude de Company Europe Observatory et LobbyControl, deux ONG spécialisées sur les actions d’affect des entreprises.

Les 10 entreprises du numérique qui dépensent le plus — parmi lesquelles Meta, Microsoft, Apple, Amazon, Qualcomm et Google — ont dépensé plus que les 10 premières entreprises des secteurs pharmaceutique, financier et vehicle réunis.

Amazon, Microsoft et Meta ont “nettement” augmenté leurs dépenses depuis 2023, de plus de 4 tens of millions d’euros pour Amazon et de 2 tens of millions pour Microsoft et Meta, selon l’étude. L’organisation professionnelle Digital Europe, basée à Bruxelles, qui compte parmi ses membres de nombreux géants américains de la tech, a augmenté de plus de 1 million d’euros son funds de lobbying.

Meta, avec un funds de plus de 10 tens of millions d’euros, est l’entreprise qui dépense le plus en lobbying dans l’UE.

Il s’agit d’un “second précaire”, a qualifié Bram Vranken, chercheur au Company Observatory Europe, estimant que des années de progrès dans la limitation des effets néfastes de la technologie et du pouvoir des grandes entreprises du secteur risquent d’être réduites à néant.

Avec la poussée de déréglementation à Bruxelles et le fort soutien de Washington, “les Massive Tech saisissent cette nouvelle réalité politique pour effacer une décennie de progrès dans la réglementation du secteur numérique”, a-t-il relevé.

Les entreprises soutiennent que le lobbying ne consiste pas seulement à exercer une affect, mais aussi à veiller à ce que les parlementaires comprennent les réalités complexes du secteur afin d’éclairer leurs décisions sur les règles.

“Amazon s’have interaction sur des questions qui sont importantes pour nos shoppers, nos vendeurs et les diverses entreprises que nous opérons”, a déclaré un porte-parole de la société américaine dans un communiqué. “Cela signifie que nous travaillons avec des organisations, telles que des organisations professionnelles et des assume tanks, et que nous communiquons avec des responsables des establishments européennes.”

Plus de lobbyistes, plus de réunions

Ce regain d’activité se traduit non seulement par une augmentation des dépenses, notamment pour les sociétés de conseil et d’experience engagées pour influencer la politique numérique, mais aussi par une augmentation des effectifs inscrits au registre européen de la transparence.

On estime aujourd’hui à 890 le nombre de lobbyistes — calculés en équivalents temps plein — qui travaillent à dessiner les contours de l’agenda politique sur le numérique, contre 699 en 2023.

Parmi eux, 437 possèdent un badge leur permettant d’accéder librement au Parlement européen. L’accès à l’establishment s’est durci ces dernières années en réaction à une série de scandales de corruption, dont les enquêtes sur Huawei qui ont vu l’entreprise être interdite d’accès au Parlement et de rencontres avec la Fee en mars.

Au cours du premier semestre 2025, les représentants des entreprises de la tech ont déclaré 146 réunions avec le personnel de la Fee. L’intelligence artificielle était le principal sujet abordé, notamment le très contesté code de bonnes pratiques.

Concernant les parlementaires, les lobbyistes de la tech ont déclaré 232 réunions.

Les règles de transparence en matière de déclaration des réunions entre les lobbyistes et les responsables de la Fee et du Parlement se sont élargies ces dernières années, mais les défenseurs de la transparence estiment qu’elles ne sont pas assez fermes et contraignantes.

Cet article a d’abord été publié par POLITICO en anglais, puis a été édité en français par Jean-Christophe Catalon.

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